Le Moïse des Amériques
EAN13
9782246597896
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Moïse des Amériques

Grasset

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Maurice de Hirsch, né en Bavière en 1831, est issu d'une des plus grandes et
des plus atypiques dynasties juives de banquiers de Cour, qui, parvenue au
faîte de la réussite, délaissa la finance pour l'agriculture. Après des études
en Belgique, il se passionne pour la spéculation boursière et fait son
apprentissage à Munich, dans la banque familiale qu'il quitte très jeune pour
rejoindre l'établissement de son futur beau-père, Jonathan Bischoffsheim,
fondateur de Paribas en Belgique, qui décèle en lui un génie de la finance. En
1855, il épouse sa fille Clara. Après avoir gagné ses premiers millions en
s'associant avec un créateur de compagnies d'assurances, il se lance dans le
financement des chemins de fer - réputé à risque. En 1869, il obtient une
concession pour la construction et l'exploitation du réseau Constantinople-
Vienne. La réalisation de ce projet, qui connaîtra de multiples péripéties
politiques, est à l'origine de sa célébrité, de sa considérable fortune et de
son intérêt pour le sort misérable des populations juives des Balkans.
Installé à Paris où il s'est fait aménager un somptueux palais en face de
l'Elysée, il s'impose rapidement comme l'un des rois de Paris dont le luxe et
l'opulence portent ombrage aux Rothschild, qui s'évertueront à freiner son
ascension sociale. Royaliste fervent, Hirsch soutiendra de ses millions la
cause du général Boulanger, avec l'espoir de restaurer la monarchie... Après
le décès de son fils unique, il consacrera la majeure partie de sa fortune à
des entreprises philanthropiques d'une ampleur jamais égalée. Il finançera en
particulier la création d'écoles primaires, professionnelles et
d'apprentissage en Orient et en Europe centrale, ainsi qu'aux Etats-Unis et au
Canada. Indigné par le sort des Juifs russes victimes de pogroms incessants
après l'assassinat d'Alexandre II, en 1890, il s'engage auprès du gouvernement
tsariste à faire émigrer 3 millions de juifs russes dans les 25 ans. Il crée
deux puissantes fondations dont la Jewish Colonisation Association (JCA) pour
financer l'installation des immigrants dans des colonies agricoles en
Argentine et en Amérique du Nord, d'où son surnom de « Moïse des Amériques ».
Peu avant sa mort, ce partisan de l'assimilation et de la laïcisation des
juifs s'opposera à Théodore Herzl, converti au sionisme à la suite de
l'affaire Dreyfus et à qui l'avenir donnera raison au détriment de Hirsch,
dont l'utopie n'atteindra jamais les dimensions rêvées par son fondateur.
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