L'une enchante, l'autre pas

Dans la course à l'investiture pour la présidentielle de 2007, deux femmes émergent au Parti socialiste. L'une, Ségolène Royal, est d'ores et déjà candidate déclarée à l'investiture. On prête à l'autre, Martine Aubry, une forte envie de tenter sa chance.     Tout devrait les rapprocher, à commencer par leurs idées politiques. En réalité, tout les sépare : le tempérament, le style et l'ambition.     Claude Lévy nous livre ici le portrait de deux « cracks », deux femmes de tête, énarques, intelligentes, volontaires, culottées, bûcheuses, ambitieuses. L'une, Ségolène, fut la protégée de Mitterrand, auquel elle doit beaucoup. L'autre, Martine, de Mauroy, avec qui ses relations sont actuellement un peu tendues. C'est que ces dames sont d'un caractère difficile. Dans un monde d'hommes, elles se sont imposées en étant brutales avec leurs adversaires comme avec leurs alliés et leurs collaborateurs.     Claude Lévy est allé enquêter dans leurs fiefs respectifs, en Poitou-Charentes et à Lille, pour se faire une idée de leur style de management, jauger leurs appuis politiques locaux et évaluer la réalité des succès qu'elles revendiquent. Par-delà leurs bilans respectifs, on voit émerger deux personnalités qui jouent sur des registres très différents : Ségolène, en misant sur l'ambiguïté, enchante les médias et affole les sondages. Martine, en se positionnant comme gardienne des valeurs de la gauche et en défendant mordicus « ses » 35 heures, ne fait pas rêver.     Et si la plus « sympa » des deux n'était pas celle qu'on croit ? Et si Martine s'avérait plutôt franche du collier, bonne vivante et loyale en amitié, et Ségolène plus calculatrice, austère et opportuniste ?     Leur image va-t-elle évoluer ? L'une ou l'autre sera-t-elle la première femme à occuper l'Élysée un jour ? Si la gauche l'emporte et si c'est une femme, ce sera forcément l'une des deux